Loin des blockbusters bollywoodiens avec leurs danses multicolores, chants à tue-tête et histoire d'amour à l'eau de rose, ce premier film réalisé par Kiran Rao nous fait visiter Mumbai sous les yeux de 4 personnages qui s'entrecroisent:
- Shai, jeune consultante dans une banque d'investissement américaine est venue réaliser son rêve, photographier les métiers artisanaux qui font la beauté de son pays natal
- Arun, jeune peintre en mal de vivre depuis son divorce va faire une découverte surprenante en emménageant dans son nouvel appartement
- Munaa, charmant jeune homme vivant dans un taudis dont le rêve est de devenir acteur. Tout cela est bien loin, il travaille en tant que Dhobi en allant de maison en maison pour chercher le linge sale, le laver et le rapporter. Le soir, à la tombée de la nuit, il part tuer les rats qui pululent dans la ville et peut ainsi contribuer à l'éducation de son jeune cousin
- Yasmina, une jeune musulmane mariée contre son gré nous compte sa vie, ses pensées, ses passions à travers des vidéos destinés à son frère Imran
Les Dhobi Ghat désignent les immenses lavoirs indiens où les vêtements de tout le monde se mêlent et s'entremêlent dans une sorte de métaphore de la vie.
A la manière d'un canevas, nous recousons petit à petit chaque morceau de vie de ces personnages pour atteindre la touche finale qui ne laisse pas sans émoi. Alliant photo, peinture, poésie, rêverie, ce film, qui pourra paraitre lent pour certains, rend hommage à l'art dans toute sa simplicité, nous dépeint l'humanité telle qu'elle est humble et féroce à la fois, une jeunesse en quête de bonheur et d'exaltation qui subit les aléas que nous réservent la vie et qui font tout son charme.
Mumbai sous la pluie, sous un soleil de plomb, en bord de mer, à travers les ruelles poussiéreuses, en plein traffic..., c'est par ici, embarquement immédiat.
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