C'est l'histoire d'un petit oiseau qui vivait tout seul perché au beau milieu des écureuils à Madison Square Park.
Pas tellement beau, pas tellement fort, pas très dégourdi, à chaque fois qu'il essayait de se mêler aux autres oiseaux, il se sentait mal dans sa peau. Qu'est-ce qui se la pètent ces oiseaux à New York franchement.
Alors il se mit à voler sans arrêt, d'abord d'Est en Ouest, d'une rivière à l'autre, pensant découvrir quelque chose de formidable. Puis du Nord au Sud, des centaines de milliers de fois, un peu comme au rythme du métro. Il testa tous ces lieux dits merveilleux : Central Park, l'Empire State de nuit, la plage jusque dans les Hamptons, le Plaza Hotel, ces arbres qui sentent bons à Chelsea, il prit le ferry pour Staten Island et se posa même sur la flamme de la Statue de la Liberté pour admirer le lever du soleil.
Rien à faire, jamais vraiment content.
Un jour, il crut pouvoir monter au ciel animé du désir de savoir ce qui se cache tout là haut et pouvoir susurrer deux trois suggestions à Dieu au passage. Il commença son ascension mais redescendit aussitôt sec sur Terre, effleuré de justesse par un taré de Boeing. Il perdit cinq plumes dans l'aventure.
C'est à ce moment là qu'il la vit.
Là tout en bas, une petite fille rayonnante sur son balcon qui sourit en voyant le spectacle de notre ami. Jamais il n'avait vu un tel sourire. Il piqua du nez sans réfléchir une seule seconde et vint se poser là juste sous son nez. Une caresse, un baiser, quelques grains de blé.
Petit oiseau eut envie de pleurer. Il ressentit son cœur vibrer comme jamais, sa gorge se noua. Soudain, son pelage se mit à changer, en quelques minutes il se mit à briller de milles feux et finit par devenir d'un bleu des plus radieux qui puisse exister.
La petite fille n'en croyait pas ses yeux. De toute façon, c'était clair comme la lune, elle l'avait déjà adopté avec ou sans son secret.
Ensemble, ils se mirent à refaire le monde, petite fille, éprise d'inspiration, se mit à dessiner, chanter, écrire, jouer de la musique et tant d'autres. Petit oiseau, malgré sa beauté, garda les pieds sur Terre.
Il continuait de voler de temps à temps juste pour rendre les gens heureux.
Car il avait désormais ce don de faire oublier le triste sort de la vie ne serait-ce que l'espace d'un si court instant.
No comments:
Post a Comment