I am not ashamed to say that I am currently reading my first Paul Auster and for now I pretty like it.
I need to share the following with you. I think you can have this same feeling in any big and beautiful city like Paris, Rome, Prague...and of course New York:
"Presque chaque jour, qu'il fasse chaud ou froid, il quittait son appartement pour déambuler dans la ville - sans savoir vraiment où il allait, se déplaçant simplement dans la direction où ses jambes le portaient.
New York était un espace inépuisable, un labyrinthe de pas infinis, et, aussi loin qu'il allât et quelle que fût la connaissance qu'il eût de ses quartiers et de ses rues, elle lui donnait toujours la sensation qu'il était perdu. Perdu non seulement dans la cité mais tout autant en lui-même. Chaque fois qu'il sortait marcher il avait l'impression de se quitter lui-même, et, en s'abandonnant au mouvement des rues, en se réduisant à n'être qu'un œil qui voit, il pouvait échapper à l'obligation de penser, ce qui, plus que tout autre chose, lui apportait une part de paix, un vide salutaire. Autour de lui, devant lui, hors de lui, il y avait le monde qui changeait à une vitesse telle que Quinn était dans l'impossibilité de s'attarder bien longtemps sur quoi que ce soit. Le mouvement était l'essence des choses, l'acte de placer un pied devant l'autre et de se permettre de suivre la dérive de son propre corps. En errant sans but, il rendait tous les lieux égaux, et il ne lui importait plus d'être ici ou là. Ses promenades les plus réussies étaient celles où il pouvait sentir qu'il n'était nulle part. Et c'était finalement tout ce qu'il avait jamais demandé aux choses : être nulle part. New York était le nulle part que Quinn avait construit autour de lui-même et il se rendait compte qu'il n'avait nullement l'attention de le quitter à nouveau."
Paul Auster - Cité de Verre (Trilogie New-Yorkaise. 1)
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